Du Metal sur les chaînes musicales…

Récemment j’étais en vacances, j’en ai donc profité pour zapper un peu sur les innombrables chaînes qu’offre la télé aujourd’hui. Il se trouve que dans le lot, certaines chaînes sont estampillées ‘musicales’, et parfois il se trouve que par ouverture musicale, ou peut être par fatigue de tout le temps diffuser les mêmes clip – parce que je ne sais pas vous, mais moi à quasi toute heure, je tombe sur des drôles de loustics qui se frottent à des demoiselles aux formes avantageuses, lesquelles sont souvent revêtues du minimum que la décence peut tolérer, et souvent se frottent à des voitures allemandes / plongent dans des piscines / s’amusent trop dans cette fête hypra hype au bord de la plage…

 

Donc, ahem, pour ne pas diffuser tout le temps les même clips, nous offrent généreusement une fois par semaine (quand c’est temps de fête), une sélection de clips de Metal.

Sur Virgin 17, l’émission s’appelle Metal Nation, programmé le plus souvent le soir, à 23h40 (par contre, je n’ai pas trouvé de grille de diffusion régulière… c’est quand ils en ont envie ?).

Donc en vacances, et debout à cette heure tardive, je pensais me faire plaisir aux yeux comme aux oreilles. Bon, je dois dire, le plaisir des oreilles, souvent ça y était, mais les yeux, c’est une autre paire de manches… en tous cas le visionnage de l’émission aura été pour moi une révélation.

Parce que vous voyez, là dans l’intro de mon billet, j’avais beau jeu de me moquer de ces archétypes qu’on voit sans cesse dans le clips musicaux (‘ouaich ouaich, chui trop un caïd qui tombe les meufs carossées comme des stars du porno dans ma merco…’), mais faut avouer que nous autres metalleux, ben à notre manière, on ne fait pas vraiment mieux.

Sachez donc qu’il n’existe en fait, grosso modo, que quatre types de clips de Metal. Chacun avec son scénario type, ses images-types, recyclées à l’infini par des réalisateurs qui ont l’imagination aussi débordante que leur budget (c’est à dire le plus souvent: tendant vers le zéro)

Allez, je vais vous décrire tout ça, je pense que vous reconnaîtrez un tas de clips là dedans:

  • Type I: « Je suis un groupe trop cool, je tourne et j’ai plein de fans ». La chanson est le plus souvent la version studio, mais cela n’empêche nullement de voir le groupe sur scène, dont la taille dépend souvent de la renommée du groupe. On voit bien évidemment la foule (effet boeuf quand le clip est tourné sur la mainstage d’un gros festival, genre marée humaine à gogo, stands de pizzas, de kebabs et de bière sur les bords…), quelques plans sur les fans hardcore au premier rang, plans sur les types qui suent sur la scène, emballé c’est pesé. Si c’est jour de fête, on peut même avoir droit à des plans montrant la vie du groupe en tournée, avec des trucs aussi intéressant que les gars montant/descendant d’un bus, signant des autographes, faisant  des batailles de flotte, descendant des bières… tout ce qui peut vous rapprocher de l’intimité de vos idoles quoi… à condition d’être fan, bien sûr.Nicolas G/HellFest 2007

    On observe parfois quelques variantes de ce type là, citons pêle-mêle:
    « Je suis un groupe trop cool et je joue dans une salle vide ». Sous-entendu: Le réalisateur s’est pointé à la balance, donc on en profite. C’est la même chose, sans le public, donc sans les stands à pizza et à bière.« Je suis un groupe trop cool et je joue devant mes potes / mon crew / les membres de mon fan-club ». Très apprécié de groupes de Metalcore ou de Néo-Metal qui adorent se la jouer « ouaich t’as vu mon crew on est trop des guedins ! », ou à une échelle beaucoup plus grande, des groupes genre superstars qui remplissent un club en carton-pate avec leurs fans hardcore (AC/DC par exemple est coutumier du fait).
  • Type II: « On est un groupe trop cool, et on joue dans des ruines / des endroits délabrés / une usine /le bureau du papa du guitariste quand y’a personne le week end ».Là, difficile de faire plus simple. Un truc délabré, on installe les instrus dedans, et on joue. Est souvent couplé à la catégorie 4 que l’on verra ensuite. Pas grand chose à en dire de plus, il semble que depuis Metallica en 1989 avec « One », tout ai été dit !
  • Type III: « On est un groupe trop cool, on chevauche dans la nature des dragons / des licornes / des chevaux et éventuellement on combat les méchants ». Encore un vieil avatar du clip de Metal… Manowar et Dio ont largement popularisé le genre, qui a atteint des sommets inégalés avec l’intégralité des clips de Rhapsody. Evidemment, comme le budget est souvent absent, ces clips tiennent bien plus de la série Z en carton-pâte que du seigneur des anneaux. Rien qu’en écrivant ceci, me vient l’image d’un Eric Adams (Manowar) en slip fourrure, tendant au ciel un « glove of metal » (ça s’invente pas) en papier maché, entouré de ses très virils compagnons qui ont chevauché avec lui le reste du clip.

    Ce genre de clip a connu une seconde jeunesse avec l’apparition des groupes de metal à chanteuses, qui en général adorent se trémousser en robes à crinolines en pleine nature, entourées de leur faire-valoirs (les autres membres du groupe, qui n’ont pas l’atout-charisme d’avoir une paire de sein pour faire fantasmer le metalleux crevard  qui écoute en général ce type de musique…).

    Beaucoup de groupes de Black Metal adorent aussi se promener en armures de cuir et de clou dans la nature, parfois avec des armes, parfois non. Même si eux sont trop trve pour chevaucher des dragons, il va sans dire. En général, il préfèrent se badigeonner de sang (de porc ?) et faire des feux de camp en forme de pentacle.
  • Enfin, at last but not least, le type IV, très en vogue en ce moment: « On est un groupe très cool, et notre réalisateur est un fou d’after-effects ».
    tout d’abord, il faut expliquer qu’after effects, c’est le photoshop de la vidéo, le protools de l’image: il permet de faire tout ou presque, et comme photoshop, ça peut être très réussi… ou pas !Le truc qui fait tripper les fous d’after-effects, c’est de faire jouer le groupe sur fond vert pour ensuite incruster celui-ci dans un décor de megalopole apocalyptique, qui passera son temps à s’écrouler dans de grands nuages de poussière noire / de grandes flammes qui ne s’éteignent jamais, avec tout ce qu’il faut pour troubler  l’image comme il faut en permanence, comme si votre téléviseur était en train de subir une secousse notée 666 sur l’échelle de richter (qui est logarithmique et en compte 12, c’était la minute scientifique).

    Le must du must, le grand grand truc, c’est de combiner un tremblement de l’image à un coup de grosse caisse bien appuyé. Là coco, les djeunz ils vont en faire dans leur slip, tellement que ça pète. Bon, tant pis si avant la fin du clip, vous avez envie de renvoyer votre dîner (quoique vu l’heure à laquelle passent ces clips, la digestion est en général bien avancée…)

    Le pire étant que bien sûr, les fous d’after-effects savent aussi faire des prouesses dans les 3  autres types de clip. Chacun a évidemment en mémoire Luca Turilli de Rhapsody (of fire) balançant des boules de feux dans la forêt sur une blonde à moitié à poil et avec un piercing (donc: un archétype de méchante, je résume) pour défendre son pote tombé raide mort au combat, foudroyé par un éclair de magie maléfique envoyée par la même succube un instant plus tôt.

Bref, après une quinzaine de clips dont seulement une paire sortant du lot (et des clichés), la conclusion est vraiment pour ma part sans appel: c’est celui qui le dit qui y est, nanananèreuh !

Et toi,ami lecteur Metalleux, qu’en penses-tu ? As-tu remarqué ces archétypes, en as-tu déniché d’autres ? Ou bien alors t’es pas d’accord du tout ?

Lâches tes com’ kikoolol !

14 commentaires à propos de “Du Metal sur les chaînes musicales…

  1. mais alors la mdr, je me suis bien poilé à lire ton résumé Fred !! c’est clair que quand on regarde la plupart des clips des grosse productions actuelles, on a l’impression que le groupe a dit au réalisateur « bah démerdez vous, nous on veut un clip pour passer à la télé, un truc qui fait evil, où on nous voit jouer et violer des chèvres, pas besoin qu’on le matte avant de valider, on vous fait confiance »

    ce qui fait qu’au final, on se demande si le groupe n’a pas honte des fois de présenter de telles bouses au public (cf rhapsody, manowar et consort, et j’en passe)

    dernièrement d’ailleurs, alors que musicalement il n’y a rien à redire, le clip de Kreator « Hordes of Chaos » est une belle merde du genre, des guerriers sur-huilés au monoï, une bataille sur un champ de cadavres pour une demoiselle, raaaah la la, réveillez vous les gros, on est au 21ème siècle, plus à l’âge de Conan !!!!

  2. T’as aussi le groupe qui joue dans les champs avec les 3 cabinets des deux gratteux et du bassiste, les pedaliers monstrueux et tout le matos sauf que quand la prise de vue est super large, tu te rend compte que la prochaine prise de courant pour brancher le bordel est à 30 kilomètres de la ou la scene se passe (derrière la montagne en arrière plan dans le meilleurs des cas)

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